Mme Bérenguier les trouvait même très convenables. Ils échangeaient beaucoup et, grâce à eux, elle a mangé de nombreuses soupes de pâtes.
La
maman de Mme Boutou se débrouillait avec l'un d'eux pour avoir
des chaussures pour sa fille. Ils étaient originaires de la
même région d'Italie.
Mme Martin a gardé un animal abandonné par les Italiens
:
“Avant les Allemands, les Italiens sont venus. Ils campaient juste
en face de chez nous et Ils avaient un beau chien loup. L'un d'entre eux jouait
toujours de l'accordéon le soir et, quand il y a eu la débâcle,
ils sont vite partis et ils ont laissé le chien.
Avec
mon cousin, on disait : “S'ils ont laissé l'accordéon, on va voir, on le
prendra.”
Mais le chien ils l’avaient laissé, peuchère. Nous l'avons
recueilli et nous l'avons gardé. Au début, il ne comprenait pas
le Français, Turco. Je ne sais pas pourquoi on l'avait appelé Turco.
Petit à petit, il s'est habitué. Il est mort de vieillesse. C'est
un héritage de l'occupation italienne, voyez-vous !”
L'occupation italienne n'avait rien à voir avec celle qui
allait suivre avec les Allemands. Quel soldat italien n'avait pas de famille dans le Var !
Néanmoins, elle provoquait des animosités au sein de
la population.
Mme Nanelli nous relate :
“Dans la rue des Marchands à Draguignan, un homme voulait tuer un
commerçant italien parce qu'il était de la même nationalité que
l'occupant. Il ne devait commercer qu'avec eux.”