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Interview de Madame Irène Carovani



Inscrite à l'école communale Frédéric Mireur, qui est maintenant une école d'application. J'adorais l'instructions civique où l'on apprenait comment se conduire, la politesse. On écrivait au porte-plume, l'encrier était fixé au bureau. Le maître s'investissait plus pour les enfants, il y avait plus de respect pour lui. Les repas étaient préparés par les femmes de service qui faisaient de la cuisine familiale. Les jeux à l'école : marelle, corde à sauter.
J'habitais le quartier de l'Etoile.
Le soir, on prenait le frais avec les voisins avec qui nous étions très amis. Il y avait moins d'indifférence que maintenant. Pendant le temps des châtaignes, mon père nous faisait chanter. Pendant les vacances, nous partions en colonie, en Savoie ou à la mer.

J'ai été après le certificat d'études (à 14 ans) à l'école Jeanne d'Arc chez les soeurs pour apprendre la sténo-dactylo, puis j'ai eu mon diplôme au bout de deux ans. Le soir, je travaillais dans une pharmacie, puis j'ai fait des ménages, et du repassage, puis j'ai passé le concours de la Sécurité sociale et de la Préfecture et je suis entrée à la Préfecture en 1957 avec un concours de sténo dactylo.
Je me suis mariée à 19 ans avec un homme que j'ai fréquenté pendant deux ans. A l'époque, nous allions aux bals des quartiers pour nous amuser. Mon père nous emmenait au cinéma. J'aimais Grégory Peck.
J'aurais aimé être institutrice mais je n'ai pas pu. J'adorais ce métier. Les femmes lavaient pour les autres, mon père travaillait aux abattoirs, on ne s'occupait ni des actualités, ni de la politique.
Ma mère lavait 40 draps par semaine à la main, coulés dans la cendre. C'était un lavoir près de l'église Capesse. Il y avait une dame qui avait un grand jardin avec 5 ou 6 lavoirs et les gens du quartier allaient laver chez elle. Il y avait de grands chaudrons où l'on pouvait mettre une cinquantaine de draps. Il y avait le bassin pour laver, l'autre pour rincer. Ils mettaient la cendre, l'eau chaude dessus et les draps qui étaient uniquement blancs ressortaient très propres, blanchis à la cendre. Je devais avoir une douzaine d'années.
Après guerre, nous n'avions pas les toilettes qui étaient au rez-de-chaussée. Il n'y avait pas de douches, sauf les douches municipales. Le réfrigérateur est venu tard. La machine à laver a dû arriver vers 1957. Puis on est allé habiter dans les HLM.
J'ai passé mon permis de conduire en 1959. Ce n'était pas une nécessité, nous n'avions qu'une voiture par foyer, qui nous servait pour nos loisirs, pour aller à la mer par exemple. Mes parents n'allaient jamais à la mer, il n'y avait pas de moyen de locomotion.
Mon mari avait une 3 CV. Je n'ai jamais eu de vélo. Nous faisions partis des gens qui avaient des familles nombreuses et qui n'avaient pas beaucoup d'argent. J'ai acquis mon indépendance en travaillant.
Les filles de mon âge travaillaient toutes. J'ai eu 4 enfants.
Les hommes travaillaient plus dans des emplois de responsabilité.
Beaucoup travaillaient aux abattoirs. Mon père allait chercher les bêtes à pied aux Arcs et ils les menaient à Draguignan.


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