Le débarquement


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Mal De Lattre de Tassigny

Mme Paglia a vu le débarquement depuis les fenêtres de la villa où elle avait été relogée à Sainte-Maxime, on lui avait donné 5 jours pour évacuer l'hôtel des Palmiers où elle travaillait. Cette maison surplombait la mer.
“C'était le 15 août et cela pétaradait. Ma patronne et sa fille répétaient sans cesse qu'elles avaient peur. Le gardien avait construit un abri où nous nous sommes réfugiées à 3 heures du matin. Comme il fallait manger, dans la matinée je décide de faire cuire des haricots verts. J'ouvre la baie et je pense : c'est bien brumeux, malgré le soleil qui brille ! Ce n'est pas possible qu'il y ait tant de brouillard, en me disant que peut-être les Allemands font des manoeuvres ! Je vois passer un civil armé d'un fusil qui me crie : ils ont débarqué ! La brume masquait les parachutistes et les barges de débarquement. A 17 heures, on a enfin pu descendre. C'était superbe. Il y avait 1600 bateaux dans le golfe de Saint-Tropez et Sainte-Maxime. Il y avait des Américains, des Français, des Arabes. Pour faire sortir les chars, ils avaient fait des passerelles. Le maréchal, alors Général de Lattre de Tassigny qui avait participé à la campagne d'Allemagne, arrivait pour prêter main-forte aux Alliés. Les Allemands ont été faits prisonniers, sans dégât dans l'hôtel.”

Puis les Américains ont progressé vers l’intérieur. A Draguignan, Mme Bonnay a pressenti leur arrivée :
“On approchait de la fin de la guerre. Le soir, je m'assieds sur un banc au bord de la route. Un lieutenant allemand me rejoint et je lui dis :
– “Alors vous avez perdu la guerre ?”
Il me répond :
– “Non, nous n'avons pas encore perdu !”
Et moi de lui rétorquer :
– “Mais les Américains sont à soixante kilomètres de Paris !”
– “Peut-être, mais notre chef nous a promis des armes secrètes !”
J'ai su après qu'il s'agissait des V1 et des V2, des avions sans pilote, des missiles en quelque sorte. C'est vrai, qu'à quelques jours près, cela aurait pu changer la face des choses.
La veille du 15 août, un Allemand, d'origine autrichienne, nous dit qu'il fallait partir, le débarquement était imminent.
Le lendemain, c'était le jour de la fête de ma sœur. Je lui avais acheté un flacon de parfum « Indiscret » de Lucien Lelon.
Ma mère avait réussi à avoir un lapin qu'elle avait fait rôtir. Tout à coup, on nous dit :
– “Ca canarde, il faut partir !”
Nous sommes partis au Malmont chez une épicière. Les gens arrivaient de tous les bords. Nous avions apporté ce qu'il nous restait pour manger.
Les nouvelles fusaient de partout, les vraies, les fausses.
Un petit avion nous survolait, c'était un avion de reconnaissance. Il a dû nous confondre avec des soldats, il a réglé son tir sur une cheminée du cabanon. Elle est tombée. Au même moment, deux soldats allemands sont arrivés, ils ne voulaient plus se battre, ils voulaient être nos prisonniers, ils nous ont donné leurs armes.
Nous les avons enfermés avec les cochons. Mais pensant que les Allemands allaient revenir, nous avons demandé à nos prisonniers volontaires de partir”.

Clic pour agrandir Statue de l'armée noire
Fréjus Plage

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Missile V2


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