Le droit de vote
La progression vers l'égalité avec les hommes passa par le droit de vote et d'éligibilité des femmes, le 21 avril 1944, grâce au Général de Gaulle.
En 1946, pour la première fois de leur vie, les femmes, avec tous les autres Français, purent aller aux urnes, bien que d'autres pays voisins nous aient devancés de plusieurs années.
En Dracénie, les femmes ne se le faisant pas dire deux fois se précipitèrent.
Mme Martin s’exclame :
“Le vote ! Et comment que j'y suis allée, dès ma majorité ! Je n'ai jamais manqué à mon devoir. Je n'étais absolument pas influencée par mon mari.
D'ailleurs, lorsque nous ne sommes pas d'accord, je dis :
– “Arrêtons là !”
Le maire aurait voulu que j'entre au conseil municipal. J'ai toujours refusé.”
Anna Ferrier, en bonne citoyenne, a attendu la majorité légale de ses 21 ans pour faire valider son opinion politique au moyen d'un bulletin de vote.
Quant à M. Constans, son admiration pour le Général de Gaulle est intacte :
“Le Général a tenu la promesse faite aux femmes. C'était une bonne chose… J'étais un admirateur du Général et je le suis toujours.”
Et Mme Venturino conclut :
“Oui, c'est sûrement mieux que les femmes aillent voter.”
Mme Barbéris, alors présidente de l'association des prisonniers de guerre, est partie en compagnie de Mme Yvonne Wattier, professeur d'histoire et géographie à l'Ecole Normale, faire le tour des villages pour expliquer aux femmes le droit de vote. Elles se rendaient sur place, le soir. A la mairie de Trans, un grand feu les attendait pour qu'elles n'aient pas froid. Elles avaient fabriqué des papiers et simulaient un bureau de vote. Elles expliquaient aux femmes présentes ce que le droit de vote représentait pour elles et la France.
Le 28 mai 1946, Mme Yvonne Baron se présentait aux élections municipales sur une liste socialiste.
